Premiers blessés | 2014-18.brussels

15 août 1914 : un soldat belge transporté en brancard vers un hôpital bruxellois. Depuis une semaine, les militaires mis hors de combat affluent vers la capitale. Dès le 5 août, alors que les combats font rage autour des forts de Liège, tous les blessés en état d’être évacués sont transférés vers Louvain et Bruxelles. Il s’agit de faire de la place dans des hôpitaux locaux débordés, mais aussi de soustraire ces hommes à la captivité, l’entrée des Allemands à Liège étant imminente. Ces premiers blessés arrivent par train sanitaire dans la capitale. Leur prise en charge s’avère chaotique.

Se ruant dans les gares, la population bruxelloise espère avoir des nouvelles du front ou acclamer ses héros. Mais, une fois sur place, face aux ravages de la guerre moderne, c’est la stupéfaction qui domine. « Les hommes étaient atterrés, et les femmes pleuraient », se souvient le socialiste schaerbeekois Louis Bertrand. Tant bien que mal, les blessés sont répartis à travers le réseau d’ambulances de la capitale. Après quelques temps, il s’avère que la mobilisation a été telle que l’offre de lits – 20.000 environ – dépasse la demande. Certains postes avancés ne voient jamais arriver le moindre soldat « estropié » et ferment leurs portes.