Dès les premiers jours qui suivent la libération, des mains anonymes fleurissent les croix du Tir national. L’enclos où les résistants avaient été fusillés se transforme en lieu de mémoire. Quelques mois plus tard, les corps des fusillés du Tir national sont pourtant exhumés : familles et communes les réclament à leurs côtés.
Exécutée pour résistance et espionnage, Gabrielle Petit est inhumée au cimetière de Schaerbeek en mai 1919. L’enterrement de cette « fille du peuple », pour citer la presse de l’époque, se déroule en présence d’une foule immense, où l’on reconnaît la reine Elisabeth, le premier ministre Léon Delacroix et le cardinal Mercier. Avec ces funérailles nationales, les civils tombés pour la patrie intègrent le panthéon des héros de la Grande Guerre. Contrairement à l’Allemagne ou à la France, la Belgique d’après-guerre ne rendra pas seulement hommage à ses soldats. L’expérience de l’occupation, vécue par la majeure partie de la population, n’est pas oubliée.